Oh zut ..ras le bol à la fin ! Ils mériteraient que je les envoie au lit sans se laver les dents ! Oh oui crois-moi, pour eux, c’est une sacrée punition! Mais ces derniers temps, si j’envoyais mes parents au lit à chaque fois qu’ils se comportent mal, il n’y aurait plus grand monde pour me faire à manger ! Enfin « faire à manger » c’est un grand mot: dimanche dernier on n’a mangé que des chips, à 20h, maman a bien eu une petite crise de culpabilité, elle a pelé 3 carottes, mais les repas en famille sont soit inexistants soit des moments de tension si pénibles, qu’à côté de ça, la guerre froide racontée à la page 23 de mon livre d’histoire passe pour un moment paisible. Pourquoi c’est si compliqué la vie des grandes personnes? Quand je me suis séparée d’Elio en 5ème, je lui ai donné un billet sur lequel j’ai écris : « Merci pour ces trois semaines de couple, au début c’était sympa de partager mes récrés avec toi surtout les jours où tu avais les cookies de ta grand-mère mais depuis quelque temps, ta narine droite, toujours remplie de morve, me coupe l’appétit. Je préfère qu’on se sépare. » L’affaire était pliée.

Alice a 9 ans dans deux semaines et son anniversaire s’annonce aussi joyeux que la fête de tatie Simone dans son EMS qui ne se rappelle plus si elle a des copines ou pas. Après s’être disputés pendant des mois, ses parents ne se parlent quasiment plus. Alice a l’impression de vivre dans un aquarium, avec des carpes qui se frôlent sans se regarder. Elle navigue entre les informations qu’elle perçoit, celles qu’elle comprend et celles qu’elle ré-interprète à travers son imaginaire. Heureusement qu’elle peut compter sur Papy-Quenottes qui sait écouter les histoires des autres sans les juger et parfois donner des bons conseils. Il lui donnera la force de puiser des ressources en elle. Une immersion dans la tête d’une enfant qui vit le divorce de ses parents.